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Une bouchée à la fois

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L'exercice : Cet exercice est une pratique de pleine conscience à faire quand vous mangez. Après avoir pris une bouchée, posez votre cuillère ou votre fourchette dans votre bol ou votre assiette. Situez votre pleine conscience dans votre bouche jusqu'à ce que cette bouchée soit savourée et avalée. Reprenez ensuite votre ustensile et prenez une autre bouchée. Si vous mangez avec les mains, posez votre sandwich, votre pomme ou votre biscuit entre chaque bouchée.

 

Rappel

 

Placez des notes "Une bouchée à la fois", là où vous mangez, ou l'image d'une cuillère ou d'une fourchette avec les mots "Pose-moi".

 

Découvertes

 

Ce exercice de pleine conscience est l'un des plus difficiles que nous ayons faits au monastère. Lorsqu'elles essaient de le faire, la plupart des personnes découvrent qu'elles ont tendance à "empiler" les bouchées de nourriture. Autrement dit, elles prennent une bouchée, concentrent leur attention sur la nourriture qu'elles "ramassent" avec leur fourchette ou leur cuillère, puis enfournent une nouvelle bouchée avant même que la première ne soit avalée. Leur fourchette reste souvent en suspension dans les airs pendant qu'elles avalent la bouchée. Dès que leur esprit vagabonde, c'est leur main qui prend le contrôle, enfournant les bouchées les unes après les autres. Cet exercice tout simple est étonnamment malaisé. Il requiert du temps, de la patience, de la persévérance et un bon sens de l'humour.

 

L'absorption de la nourriture peut commencer dans la bouche si nous mâchons bien les aliments afin qu'ils se mélangent à la salive, qui contient des enzymes digestives. Plus l'absorption commence tôt, plus vite les signaux de satiété sont envoyés au cerveau, et plus vite nous nous sentons rassasiés. Plus vite nous sommes rassasiés, plus raisonnables nous devrions être en ce qui concerne la quantité de nourriture à consommer.

 

Poser notre ustensile entre les bouchées fait partie des bonnes manières. Cette façon de faire contre-balance la mauvaise habitude qui consiste à engloutir notre nourriture. Après avoir accompli cet exercice, une personne s'est exclamée "Je viens de rendre compte que je n'ai jamais mâché ma nourriture ! J'avale "tout rond", dans ma hâte de prendre la bouchée suivante !" Il est peut-être temps que cette dame se demande : "Pourquoi suis-je si impatiente de terminer mes repas, alors que j'aime tant manger ?"

 

Leçons appronfondies

 

Cet exercice est également destiné à nous faire prendre conscience de notre impatience. Manger trop vite et engouffrer les bouchées est un exemple précis de ce travers. Cette activité nous permettra d'être attentif à la montée de notre impatience à d'autres moments ou en d'autres occasions. Etes-vous impatient quand vous devez attendre ? Si oui, demandez-vous : "Pourquoi suis-je si pressé de traverser ma vie, alors que j'ai tellement envie de jouir de toutes les minutes qui passent ?"

 

Prendre une bouchée ou une gorgée à la fois est un bon moyen de vivre un moment à la fois. Dans la mesure où nous mangeons et buvons au moins 3 fois par jour, cet outil de pleine conscience  nous permet de susciter plusieurs possibilités de pleine conscience au cours de la journée. Manger est un plaisir, mais lorsque nous enfournons la nourriture trop vite, ce plaisir est très mitigé. Des recherches indiquent - et c'est plutôt cocasse - que les gens mangent leurs mets préférés plus rapidement que ceux qu'ils n'aiment pas ! Les boulimiques expliquent que s'ils continuent à manger, c'est pour recréer le plaisir qu'ils ont éprouvé en avalant la première bouchée. C'est un espoir futile car les récepteurs du goût se fatiguent très vite.

 

Lorsque notre esprit s'égare dans le présent ou le futur, nous ne goûtons pas vraiment la nourriture.

 

Mais lorsque notre conscience se situe dans notre bouche, quand nous sommes pleinement conscients de ce que nous absorbons, quand nous ralentissons notre mastication et faisons des pauses entre chaque bouchée, chacune d'entre elles est aussi savoureuse et aussi riche que la première.

 

Poursuivre le plaisir sans pleine conscience, c'est comme vouloir aller quelque part en courant sur tapis de jogging. La pleine conscience  permet au plaisir de s'épanouir dans des milliers de petits moments de l'existence.

 

Derniers mots : Il ne peut y avoir de fête pour les papilles gustatives quand l'esprit n'est pas invité à y participer.

 

 

 (Extrait de 52 façons de pratiquer la pleine conscience, Jan Chozen Bays)



07/11/2014
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