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L'estomac

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L'exercice : Soyez conscient des sensations provenant de la région que vous appelez "l'estomac". Surveillez cette région avant et après les repas. Que vous dit votre estomac sur la faim et la satiété ?

 

Rappel

Affichez le mot "Estomac", ou une image de cet organe, dans différents endroits, y compris ceux où vous prenez vos repas.

 

Découvertes

Lors de nos retraites de pleine conscience, je demande aux participants d'être attentifs aux signaux provenant de leur estomac. Je leur pose la question suivante : "Comment savez-vous que vous avez faim." Je leur demande également d'être sensible à ce que leur dit leur estomac avant, pendant et après le repas, et de voir s'ils éprouvent une sensation de satiété ou d'insuffisance. Un grand nombre de personnes sont étonnées de découvrir qu'elles ont perdu tout contact avec cet organe. Elles ne sont conscientes des sensations qu'elles ressentent que lorsque ces sensations sont extrêmes, soit quand leur estomac gargouille et se plaint parce qu'il est vide, soit quand il est trop "plein" et gémit parce qu'il n'aime pas ça. Lorsque certaines personnes entreprennent cette prise de conscience et observent les sensations de leur estomac avant les repas, elles constatent  souvent qu'elles prennent place à table pour avaler un repas complet même si leur estomac leur crie qu'il n'en veut pas. Elles mangent tout simplement parce que l'horloge leur dit qu'il est l'heure de le faire.

Des recherches menées à l'université Columbia, à New-York, indiquent que les personnes qui souffrent de surcharge pondérale ont une plus forte tendance à ignorer les signaux de leur estomac et à être influencées par les éléments extérieurs, comme la manière dont la nourriture est présentée ou l'heure qu'il est. Si une horloge était avancée pour dire qu'il est midi alors qu'il n'est que dix heures, elles n'hésiteraient pas à prendre un repas complet. Ceux et celles dont le poids est normal ne le feront pas, car ils sont davantage à l'écoute de signes internes, qui leur disent quand ils ont faim et quand ils sont rassasiés. Les gens qui souffrent de boulimie et ceux qui s'empiffrent régulièrement ignorent volontairement le signal "Je suis plein" envoyé par leur estomac. Lorsqu'ils poursuivent trop longtemps leur excès,  la force du signal s'atténue, et s'ils veulent perdre du poids, ils doivent réapprendre à "écouter" leur estomac. Les habitants d'Okinawa, au Japon, font partie des individus qui vivent le plus longtemps. Ils ont un mot d'ordre, hara no hachi bu, qui signifie "mange jusqu'à ce que ton estomac soit plein aux quatre cinquièmes" (huit portions sur dix). Ils disent que les quatre premières portions leur permettent de se nourrir et de rester en bonne santé, mais que s'ils mangent la cinquième, c'est le médecin qu'elle va nourrir. Les gens qui apprennent à surveiller leur estomac pendant les repas découvrent généralement qu'ils sont rassasiés avec moins de nourriture que la quantité qu'ils ont l'habitude d'absorber.

Manger en pleine conscience nous apprend à être attentifs à la sagesse de notre corps. Certains racontent que leur estomac est tout à fait "détendu" dans les premières heures de la matinée, et que les signaux de la faim n'apparaissent pas avant dix ou onze heures, alors qu'ils ont pris, pendant plusieurs décennies, leur petit-déjeuner à sept heures parce qu'on leur disait qu'ils ne travailleraient pas bien à l'école s'ils ne prenaient pas un copieux repas le matin. A leur grande surprise, ils découvrent qu'en retardant ce repas jusqu'à ce que les signaux de faim apparaissent leur degré d'énergie reste stable et leur esprit est plus clair. Certains s'aperçoivent également que leur corps préfère les légumes et la soupe pour ce petit-déjeuner tardif et non les céréales sucrées ou les crêpes baignant dans du sirop. D'autres découvrent qu'ils préfèrent s'alimenter comme des colibris : ils prennent leur petit-déjeuner tôt, puis mangent de petites quantités de nourriture à plusieurs moments de la journée. Nous sommes tous différents.

 

Leçons approfondies

 

Un des exercices consiste à manger très lentement - et avec une attention parfaite - une minuscule quantité de nourriture, comme un raisin sec ou une fraise. Bien des gens sont stupéfaits après avoir fait cet exercice de constater qu'ils n'ont plus faim. Ils s'exclament : "Comment puis-je me sentir rassasié après n'avoir mangé qu'un raisin sec ? C'est la première fois que je fais cela ! Quelle découverte !"

 

Un des aspects de cette sensation de satiété est physique, mais il y a également un autre aspect, beaucoup plus important : une satisfaction qui ne dépend pas du volume de nourriture absorbée,. Elle dépend du fait que nous sommes parfaitement conscients de l'acte qui consiste à manger, et de ce que nous mangeons. Lorsque nous avons une pleine conscience des couleurs, de l'arôme, des saveurs, de la température et de la texture des aliments que nous dégustons, cette satisfaction, quelle que soit la quantité de nourriture absorbée, augmente de façon considérable.

 

J'ai rencontré une femme deux ans après qu'elle eut assisté à un atelier de pleine conscience sur la façon de s'alimenter, et j'ai été agréablement surprise de voir qu'elle avait perdu vingt kilos. Je lui ai posé des questions pour savoir comment elle avait procédé. "Je me suis demandé pourquoi je mangeais", m'a t'elle répondu. Puis elle a ajouté : "J'ai réalisé que je le faisais pour apporter une sensation de paix à mon corps. Alors j'ai commencé à manger en pleine conscience, attentive à ce que ressentait ce corps. Aussitôt que je me sentais rassasiée, je cessais de manger." Manger en pleine conscience nous permet  de vivre une expérience et une satisfaction pleines et entières. Appliquée à toutes nos activités, la pleine conscience nous ouvre au plaisir et à la joie de vivre.

 

Certains confondent l'anxiété et la faim, car une grand partie des symptômes qu'ils éprouvent sont les mêmes : un tenaillement dans le ventre, une difficulté à rassembler leurs idées, des tremblements, l'impression d'avoir la tête vide. Lorsque ces personnes mangent en étant d'anxiété, leur malaise peut augmenter car elles mangent "contre" leur corps et "contre" ce qu'elles savent au sujet des bonnes habitudes alimentaires. Lorsque nous pratiquons la pleine conscience, nous pouvons séparer ce que nous dit notre estomac "Je suis plein et j'ai déjà entamé le processus de digestion") de ce que nous dit notre esprit ("Je suis anxieux parce que nous devons avoir terminé ce rapport à cinq heures") et notre cœur ("Je me sens seul parce que ma bien-aimée est en voyage et ne rentrera pas avant quelques jours"). C'est seulement lorsque nous savons quelle partie de nous a faim que nous pouvons nous alimenter de façon saine. La nourriture dont nous avons besoin est peut-être un sandwich, mais peut tout aussi bien être un coup de fil à celui ou celle que nous aimons.

 

Derniers mots

Votre estomac est sage. Ecoutez-le. Il peut vous guider vers une meilleure santé et une satisfaction pleine et entière.

 

(Extrait de 52 façons de pratiquer la pleine conscience, Jan Chozen Bays)

 

 



08/11/2014
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